13 lignes critiques dans La Libre concernant la situation de l’enseignement à Saint-Gilles, donnant la parole à Ecolo. Une récupération politique par la majorité lors du Conseil communal du 8 mars. Et finalement, l’obtention à l’occasion du Conseil communal du 26 avril, de la mise sur pied d’un groupe de travail et de réflexion sur l’enseignement impliquant les acteurs.

Lors du conseil communal du 8 mars, Thierry Van Campenhout, conseiller communal PS et, par ailleurs, directeur du centre culturel Jacques Franck, a interrogé le Collège des Bourgmestre et Echevins suite à un très court article paru dans La Libre Belgique et intitulé « Le point faible, c’est l’enseignement ». Ce texte faisait « contre point » à un article plus long dans lequel la parole était donnée à Charles Picqué, Bourgmestre empêché, concernant la politique communale en général. Pour rédiger cet article, le journaliste m’avait interviewé par téléphone.

A l’occasion du débat en Conseil communal, Thierry Van Campenhout et Martine Wille (Echevine de l’instruction publique) ont voulu démontrer qu’Ecolo « manquait de respect » pour le personnels enseignant. Le PS avait d’ailleurs « invité » les directions d’école à assister au Conseil communal. Une drôle de manière, soit dit en passant, de leur marquer du respect, les instrumentalisant en vue de mettre à mal l’opposition Ecolo…

Ce débat a été l’occasion d’expliquer combien il était hors de question pour nous de fustiger le travail effectué dans les écoles communales par les enseignants et les directions. Nous savons combien la tâche est complexe dans une commune comme Saint-Gilles et combien les équipes réalisent un travail de terrain remarquable. La locale Ecolo compte bien entendu dans ses rangs des parents d’élèves scolarisés dans le fondamental au sein des écoles communales ; des parents ravis de bénéficier pour leurs enfants d’un enseignement proche et de qualité.

L’enseignement, trop longtemps parent pauvre

Notre analyse, très brièvement évoquée dans l’article incriminé, est cependant que l’enseignement a été un des parents pauvres de la politique communale pendant trop longtemps à Saint-Gilles. Pour nous, c’est donc la responsabilité politique qui est engagée et non celle des travailleurs et enseignants. L’ère Picqué, qui a débuté en 1985, a principalement été marquée par des investissements en rénovation urbaine (logements communaux non-sociaux, voiries et espaces publics). Même si un travail important a aussi été mené, souvent via des ASBL liées de près ou de loin à la Commune, dans des domaines comme la culture, l’insertion socioprofessionnelle ou d’autres encore. L’enseignement n’a donc, de notre point de vue, pas été la priorité des « majorités Picqué » successives. Résultat : Saint-Gilles est une des trois communes de Bruxelles (avec Schaerbeek et Saint-Josse), où le ratio est le plus faible quand on compare, d’une part, le nombre d’élèves domiciliés dans la commune et scolarisés dans le fondamental et, d’autre part, le nombre total d’élèves scolarisés dans les écoles fondamentales de la commune. Concrètement, cela signifie que beaucoup de petits Saint-Gillois sont scolarisés dans d’autres communes, alors que l’inverse est, de manière significative, beaucoup moins vrai. Ce constat est interpellant et mérite d’être analysé.

C’est seulement lors de cette dernière législature qu’on a senti une volonté communale forte d’investir dans l’enseignement. Le groupe Ecolo a soutenu cette volonté et nous l’avons régulièrement mise en exergue, par exemple lors de nos interventions dans les débats budgétaires successifs au Conseil communal. Nous nous réjouissons des investissements assez massifs effectués ces dernières années et de ceux qui sont planifiés.

Mettre sur pied un groupe de travail « enseignement »

Lors du débat du 8 mars, nous avions déjà indiqué combien il serait intéressant de créer un espace politique de réflexion autour de l’enseignement, qui intégrerait les acteurs concernés, dont les directions d’écoles.

A l’occasion du Conseil communal de ce 26 avril, Ecolo a formalisé cette demande et déposé officiellement une motion demandant la mise sur pied d’un groupe de travail « enseignement » mandaté par le Conseil communal. L’idée étant de tracer des pistes pour l’avenir, ce qui est particulièrement important dans cette période de croissance démographique. Il nous semble en tout cas intéressant d’aborder des questions comme : l’amélioration des modalités d’inscriptions dans les écoles communales, la lutte contre l’échec scolaire, la promotion active de la mixité sociale dans les différents écoles et la gestion concrète de celle-ci, l’articulation entre les écoles communales fondamentales et les réseaux du secondaire (amélioration du passage fondamental-secondaire), les problèmes pratiques liés à la gestion de l’augmentation du nombre de places, les rapports entre parents et écoles, la réflexion autour d’une éventuelle future école communale néerlandophone, etc.

Nous avons été partiellement entendus par la majorité PS-MR puisque le Conseil a finalement voté une motion soutenue par tous les partis présents au Conseil communal, par laquelle ils s’engagent à lancer une telle commission dès après les élections communales d’octobre. Espérons que la majorité en place après les élections respectera cet engagement, avec ou sans nous, nous y veillerons.