Depuis plus de 15 ans, le Bourgmestre Charles Picqué (PS) rêve d’un parking sous-terrain sous la place Marie Janson, le grand espace qui jouxte le Parvis de Saint-Gilles. Et il subordonne toute réflexion sur l’avenir du site, sur le réaménagement de la surface, à ce projet de parking. Mais il y a du flottement dans l’air…

Le dogme Picqué en repose, depuis le départ, sur un raisonnement et des croyances simples, que l’on peut résumer comme suit :

1. « Moi, bourgmestre qui veux transformer et embourgeoiser Saint-Gilles, j’œuvre à rénover le Parvis, changer son image et son public et en faire une sorte de Montmartre de Bruxelles »

2. « J’encourage donc l’installation de commerces et Horeca plus haut-de-gamme (et je soutiens un projet privé de prestige pour le bâtiment de l’Aegidium) »

3. « Il faut, bien évidemment, que les gens « avec du pouvoir d’achat » puissent venir en voiture pour consommer les produits et services du Parvis : un parking sous-terrain est donc indispensable ».

A l’occasion du Conseil communal de ce jeudi 28 mai, au nom du groupe Ecolo-Groen, j’ai interpellé sur le suivi de ces dossiers, comme nous le faisons régulièrement. Et là, heureuse surprise ! Pour la toute première fois, Charles Picqué fait une courbe rentrante et admet que l’option du parking n’est plus « obligatoire ». On va réfléchir à d’autres options ! Et de ressortir lui-même une idée alternative lancée par Ecolo il y a plus de 15 ans : le parking de la Porte de Hal, situé à quelques dizaines de mètres et qui est sous-utilisé, surtout en soirée et les w-e… Enfin !

Renoncer à ce projet « tout à la bagnole » au profit d’un parc. Maintenant

Dès lors, Ecolo-Groen appelle la Commune de Saint-Gilles à renoncer enfin à ce projet de parking souterrain absurde et coûteux. Pour rappel, le sous-sol est très pollué vu la présence de l’ancien Hôtel des Monnaies (déjà deux études de pollution des sols financées) et contient une rivière souterraine et une nappe phréatique; l’étude de faisabilité réalisée il y a quelques années concluait par ailleurs à l’impossibilité de rentabiliser l’investissement. Le coût global du parking était évalué, avant d’être conscient de l’ampleur de la pollution des sols, à plus de 6 millions d’euros pour les 199 places. Les dépenses d’études diverses déjà engagées se montent à largement plus de 100.000 euros. Il est temps d’arrêter les frais !Janson

Ecolo-Groen demande que la commune lance les procédures d’abrogation du PPAS (plan particulier d’affectation du sol) fait sur mesure pour autoriser le parking sous la place Marie Janson. Cela permettrait de plancher rapidement et concrètement à la mise en œuvre d’un projet de parc, qui est plus que nécessaire dans le coeur de Saint-Gilles et qui est l’affectation qui est prévue au Plan régional d’affectation du sol à cet endroit. Le tout nouveau contrat de quartier Parvis-Morichar est d’ailleurs une opportunité unique de lancer un processus participatif sur l’avenir de ce lieu et pour financer l’opération. Une occasion que Charles Picqué avait ratée lors du précédent contrat de quartier Métal-Monnaies (2003-2007), à l’époque déjà pour « préserver » la possibilité de parking, au nom de préceptes urbanistiques et de mobilité qui ne sont plus dignes des enjeux urbains et globaux du 21e siècle.