On ne peut plus s’en cacher : les changements climatiques liés à l’activité humaine nous impactent toujours plus. Les épisodes de canicules et inondations se multiplient, la pollution de l’air voit exploser les cas d’allergies et maladies respiratoires, la biodiversité se réduit chaque jour un peu plus…
Par leur nature même, leur conception et la densité de population qui y vit, les villes sont par essence plus vulnérables face aux aléas des perturbations climatiques.
Comment rendre notre environnement urbain viable et prêt pour le futur à l’heure de l’urgence climatique, écologique et sociale ? C’est la question que la Commune de St-Gilles prend à bras le corps dans un plan climat transversal visant la réduction drastique des émissions de CO2 là où elle en a la maîtrise, dans la foulée de la déclaration de l’état d’urgence climatique et environnemental votée au conseil communal il y a un an.
Depuis, le service Développement durable (Maison Eco) a travaillé en collaboration avec Bruxelles Environnement à une mise à plat de la situation saint-gilloise en matière d’émission de CO2. Il en ressort que, en 2017 : 84 % de ces émissions proviennent des bâtiments (chauffage et électricité). Environ la moitié de ces émissions provient des bâtiments résidentiels, l’autre moitié des bâtiments tertiaires (magasins, bureaux, écoles, hôpitaux, etc.). 14 % des émissions proviennent du transport routier de personnes et de marchandises. Les émissions émises par les services propres de la Commune représentent 1,6 % des émissions totales de Saint-Gilles.
C’est pourquoi l’action du plan Climat se structurera autour de 3 axes :
– rénovation du bâti et énergie
– transition vers des modes de déplacements actifs et non-polluants
– végétalisation urbaine et déminéralisation
Parmi les actions concrètes en cours et à venir, citons :
– isolation des toitures, rénovation des bâtiments (centres culturels, écoles …) en portant une attention particulière aux performances énergétiques
– déminéralisation de zones dans l’espace public et végétalisation
– développement d’infrastructures cyclables en encourageant la mobilité active
– pose de panneaux solaires sur des bâtiments publics en partenariat avec des citoyens
– remplacement progressif des voitures de la flotte communale par des véhicules électriques
– attention particulière à la qualité de l’air aux abords des écoles et mise en place de rues scolaires
– amélioration de l’éclairage des bâtiments communaux et diminution de l’éclairage public
– création d’une « velotheek » communale : une flotte de 70 vélos sont mis à disposition des écoles pour sensibiliser les enfants à la mobilité active
Etc.
Un Plan Climat socialement inclusif
Pour la mise en oeuvre de ces mesures, une attention particulière sera portée tant à l’aspect écologique que social car ce sont les deux faces d’une même médaille.
Trouver des solutions au défi climatique demande de penser de façon systémique tous les secteurs concernés : gestion du bâti, modes de transport, énergie, alimentation, urbanisme, lutte contre la précarité … pour que Saint-Gilles soit écologiquement résiliente mais aussi socialement inclusive.
Cela nécessite un outil de planification moderne qui facilite les connexions et coopération. C’est dans ce contexte que Saint-Gilles a choisi de rejoindre la plateforme « FUTUREPROOFEDCITIES« et de s’adjoindre les services de ses experts.
Il s’agit d’un logiciel en ligne convivial et dynamique conçu pour aider les communes à élaborer, contrôler, gérer et visualiser leur plan climat.
Concrètement, le site rend visible de manière très claire et pour chaque action entreprise, les taux de réduction de CO2 et les bénéfices en termes financiers. Le site permet aussi de donner de la visibilité aux actions entreprises, afin d’impliquer davantage les citoyens. En réduisant l’écart entre le plan et l’action et en montrant les projets et leur impact en terme de réduction de CO2 et de gain financier se crée un cercle vertueux : cela donne des idées aux citoyens et entreprises locales et encourage de nouvelles actions. FutureproofedCities permet aussi des échanges d’idées et d’expérience entre communes, mais aussi un vrai partenariat avec les citoyens, la société civile, le monde académique et les entreprises privées, condition incontournable pour relever le défi climatique. C’est pourquoi, début 2021, un processus participatif sera initié pour mettre autour de la table tous les acteurs concernés sur notre territoire.
Nous pouvons nous projeter en imagination dans 50 ou même 100 ans, mais l’avenir dépend directement de ce que nous mettons toutes et tous en oeuvre concrètement ici et maintenant, dans le souci de notre avenir commun.