Après le vote du budget 2019, un premier petit bilan après 6 mois de législature s’impose.
Ce budget a été l’occasion de faire passer quelques mesures importantes. La première a déjà fait beaucoup couler d’encre et suscité pas mal d’interventions au conseil communal. Elle concerne l’augmentation du tarif des cartes de riverains à Saint-Gilles. Nous nous doutions bien que cette mesure allait faire débat puisque Saint-Gilles est la première commune à agir dans ce sens depuis le début de la nouvelle législature communale. Ramenons les choses dans leur réelle proportion. En passant de 10 à 30 EUR/an pour une voiture, la carte revient sur une base mensuelle à 2,5 EUR par mois. Cela permet quand même de relativiser quelque peu les critiques de l’opposition (en l’occurence le PTB) qui a hurlé à l’injustice sociale. Cette somme de 2,5 EUR est à mettre en rapport avec le coût mensuel d’une voiture qui oscille, selon les véhicules et leur usage, entre 300 à 500 euros par mois. Et cette somme ne couvre évidemment pas l’impact réel de l’usage de la voiture sur l’espace public communal qui lui s’élève à quelques centaines d’euros par an et par véhicule. L’augmentation de cette redevance est une mesure équitable qui permet de faire un peu plus porter sur les propriétaires de voiture les coûts de la voirie et donc un peu moins sur les 70 % de Saint-Gillois qui n’en possèdent pas, parmi lesquels figurent la plupart des ménages précarisés. Cette mesure est surtout un premier pas d’encouragement, même si on sait qu’il est loin de suffire, vers le shift modal qui permet l’abandon de la voiture au profit d’autres modes de déplacement moins, voire non polluants, au bénéfice d’une meilleure qualité de l’air à Saint-Gilles. Contrairement à d’autres, nous sommes en totale cohérence avec ce que nous préconisons lorsque nous défilons dans les manifs climat pour réclamer une meilleure politique climatique.

Vers une commune plus verte, plus solidaire et plus apaisée

Le produit de cette augmentation ainsi que l’augmentation des taxes sur les banques, les antennes GSM, les établissements de jeux et paris, les parkings commerciaux, nous permet évidemment aussi d’envisager des investissements pour rééquilibrer la place des usagers faibles dans l’espace public, de favoriser l’usage de la mobilité douce et de financer en partie un nouveau plan d’investissement communal ambitieux qui permet une série de projets qui nous tiennent à coeur : une orientation sociale pour la future halle alimentaire, l’aménagement de la Place Marie Janson en véritable parc urbain, les investissements dans les propriétés communales pour améliorer leur performance énergétique et donc leur impact pour le climat, la création de parkings vélos, rues cyclables, rues scolaires, le financement d’une étude pour la piétonnisation et l’aménagement de la Place Van Meenen, un Parc Pierre Paulus (parc aux canards) rénové, des moyens pour la recyclerie sociale, de nouvelles places en crèche, la production de logements publics ou encore des fournitures scolaires gratuites, plus de 20 % des investissements pour l’enseignement et l’octroi de chèques-repas réclamés depuis longtemps par le personnel de la commune et du CPAS. Les moyens financiers à destination du CPAS augmentent de plus d’1 million EUR à partir de 2020, de manière à lui permettre d’accompagner un maximum d’usagers dans un projet d’insertion. En matière de cohésion sociale, d’égalité des chances et de participation citoyenne, les mesures sont également nombreuses : soutien au réseau associatif et aux initiatives citoyennes (enveloppe de subsides à hauteur de 2,1 millions EUR en 2019), occupation temporaire du Tri postal, panel citoyen permanent… Et pour la première fois, un travail qui commence sur la production d’un budget genré (gender budgeting).

Sur le plan de la fiscalité, la nouvelle majorité a cherché dans ce budget à créer plus de justice fiscale. Nous diminuons l’IPP et allégeons donc directement la fiscalité sur le travail. Dans le même temps, nous augmentons le précompte immobilier, donc la fiscalité sur le capital, une mesure qui touchera principalement les multipropriétaires tout en immunisant cette hausse pour les propriétaires occupants à faibles revenus grâce à une prime de compensation.

Nous sommes conscients des attentes que l’arrivée d’Ecolo-Groen dans cette majorité communale a suscitées. Nous sommes souvent interpellés sur le sujet et c’est très bien ainsi. Cependant, le changement est quelque chose qui se travaille sur du long terme, jalon par jalon, dans la co-construction avec les autres forces politiques, l’associatif et les habitants. De ce point de vue, nous pensons que nous avons bien travaillé pendant 6 mois et que ce budget est une première étape pour faire de Saint-Gilles une commune plus verte, plus solidaire, plus apaisée.