Je suis sollicitée depuis dimanche soir pour réagir aux évènements qui se sont déroulés au Parvis de Saint-Gilles.
Je comprends évidemment ces demandes et je me dois d’y répondre à la fois comme Echevine de l’égalité des chances et des droits des femmes et cheffe de fil Ecolo-Groen à Saint-Gilles. Seulement voilà, la temporalité des réseaux sociaux et de la presse n’est pas forcément celle de la politique. En tant que responsable politique, je dois toujours pouvoir faire la part des choses entre l’émotion et l’action.
Je voudrais distinguer le fond : l’action de la police et le contexte qui l’entoure. Sur le fond de l’action de la police, je ne souhaite pas me prononcer. Non pas que je ne veuille pas mais il s’agit d’une compétence du Collège et du Conseil de la zone de police. J’ai toute confiance dans mes collègues et les conseillers de la majorité membres de ces instances pour tirer au clair cette affaire et mon intervention ne serait pas de nature, je pense, à faciliter leur tâche.
Par contre, en tant qu’Echevine de l’Egalité des chances et des Droits des femmes, je ne peux pas ne pas réagir sur le contexte de l’intervention. Qu’elle soit responsable ou non des faits qui lui sont reprochés, une femme n’a pas à être ramenée à son corps et son apparence physique dans une intervention policière. Elle n’a pas à subir des remarques sexistes, des reproches quant à sa tenue vestimentaire… . La tenue vestimentaire d’une femme ne peut jamais être une excuse pour l’agresser. Encore plus quand, dans le cas qui nous occupe, ce sont des injures sexistes qui, au départ, sont à l’origine de l’incident. C’est une double peine. Qu’on inflige encore trop souvent aux femmes. Le problème n’est pas propre à notre zone de police et dépasse d’ailleurs le cadre de la police. C’est un problème global. A mon échelle, j’ai déjà enclenché une série d’actions au niveau communal. Je me rends bien compte qu’il faut en faire plus. Nos moyens sont ce qu’ils sont et il faudrait renforcer les moyens communaux affectés à cette problématique et à la formation de nos policiers. Comme dans beaucoup d’autres domaines, je suis convaincue que la commune est un niveau d’intervention essentiel, a fortiori dans le cadre des relations entre la police et les citoyens.
Comme tout le monde, j’ai vu les images. Elles me choquent. Outre les explications indispensables et circonstanciées de la police quant au recours à la violence dans cette intervention, je note, une fois de plus, que certains agents tentent d’intimider les personnes qui filment ces scènes. Là aussi, c’est un droit fondamental qu’il convient de faire respecter.
Catherine Morenville, 1re échevine