Saint-Gilles: commune proche et amie de ses aîné•e•s

Programme communal 2018

On peut se réjouir de l’augmentation de la durée de vie de notre population : plus des trois-quarts des personnes de plus de 60 ans sont en bonne santé et 5 à 8% des Belges vivent en maison de repos. La commune «amie des aîné·e·s» est une commune particulièrement attentive aux besoins et aux désirs des citoyen·ne·s plus âgé·e·s.

Avec l’âge, le cadre de vie affective (la vie familiale, la vie de proximité, le quartier et la convivialité) prend plus d’importance. La mobilité devient souvent plus difficile, non seulement en termes d’accessibilité, mais également parce que la volonté de se déplacer dépend fortement d’un sentiment de sécurité physique. Or, le sentiment d’insécurité va en s’accentuant, particulièrement chez les femmes, majoritaires parmi les aînés et plus souvent isolées que les hommes. Prendre en compte ces aspects passe par la réappropriation de l’espace public, la création d’un climat de convivialité et d’ouverture ainsi que par un (ré)apprentissage des règles de vie sociale et du respect mutuel.

Il existe une diversité d’aîné·e·s.  Ils·elles ne constituent pas un bloc homogène, ni en termes d’âge ni en termes de capacités ou encore d’expériences de vie. Veillons à développer des politiques différenciées, notamment entre les aîné·e·s actif·ve·s, celles ou ceux en perte d’autonomie et celles ou ceux totalement dépendant·e·s.

Considérons les seniors comme membres d’une société dont les bien faits doivent être équitablement partagés et qui ont besoin de solidarités courtes et d’engagements de proximité. Considérons-les comme des partenaires qui peuvent contribuer à la prospérité commune.

Enfin, l’arrivée de la génération du «Papy-boom/Mamy-boom» et de la «génération sandwich»[1] requiert de nouvelles solutions tant sur les plans social et politique que technique.

La commune, en collaboration avec les autres instances publiques et le secteur privé, doit innover et contribuer à la satisfaction des besoins desaîné·e·s en matière de prestations de service, de transports publics, de logement et d’urbanisation, de soins de santé, de formation, d’emploi et de participation citoyenne.

Nos propositions

Développer la participation citoyenne des aînés et valoriser leur expérience

  • Créer un Conseil consultatif communal des aîné·e·s, qui pourra par exemple effectuer un relevé de leurs besoins spécifiques dans tous les domaines.
  • Valoriser le savoir des aîné·e·s dans la commune, au bénéfice de tout·e·s, par exemple via les écoles de devoirs ou l’aide aux associations d’accueil des réfugiés.
  • Renforcer la possibilité de participer aux élections en améliorant l’accès aux bureaux de vote avec un dispositif de véhicules adaptés ou de transport collectif, ou en installant un bureau de vote dans les maisons de repos.
  • Faciliter l’accès aux infrastructures et aux informations, entre autres via la formation à l’utilisation des nouvelles technologies.

Diversifier les activités proposées aux aîné·e·s et les rendre plus accessibles

  • Proposer durant toute l’année et à différents moments de la journée des activités à destination des aîné·e·s : sociales, ludiques, culturelles et sportives, en privilégiant l’intergénérationnel.
  • Favoriser les échanges au moyen de restaurants collectifs, de jardins partagés, …
  • Encourager les activités de type «carrefour des générations»[2], la formation des ainé·e·spar les plus jeunes dans les espaces numériques, l’ouverture ponctuelle des maisons de jeunes aux aîné·e·s et de la maison de repos du CPAS aux plus jeunes.
  • Soutenir les associations d’aîné·e·spour développer et encourager leur volontariat.
  • Soutenir le volontariat en faveur des aîné·e·s, tel que les visites aux personnes âgées isolées.
  • Garantir une offre suffisante en matière de sport, ainsi que des infrastructures sportives accessibles.

 

Soutenir le maintien à domicile

  • Promouvoir la collaboration entre communes pour soutenir, voire créer et développer des pôles intercommunaux et spécialisés dans les services de soins de santé destinés aux aîné·e·s, dans la prévention de la dépendance et dans la conservation de l’autonomie, notamment par les systèmes d’assistance à distance.
  • Soutenir les initiatives de résidences-services sociales, d’habitats groupés (Abbeyfield, colocation, Andromède, …) ou intergénérationnels : kots intergénérationnels, logements kangourou (logements qui accueillent simultanément des locataires jeunes et des locataires âgés),maisons d’accueil communautaire, …
  • Garantir l’accessibilité du logement public sur le territoire communal et proposer des logements adaptés ou adaptables.
  • Continuer à développer et soutenir des initiatives pour faciliter le maintien à domicile comme le fait le Collectif Violette : services de petites réparations, de courses, d’aide à la promenade, buanderies communales, …
  • Coordonner les services indispensables au maintien à domicile (repas, soins, télé-vigilance, …) et soutenir le développement des services à domicile (aides familiales, aides ménagères, gardes à domicile, …) et leur accessibilité.
  • Soutenir les asbl de baluchonnage ou d’extra-sitting qui permettent de remplacer temporairement la·lecompagn·on·e de vie, la famille… d’une personne désorientée pour leur permettre de quitter la maison quelques heures ou quelques jours en maintenant la personne désorientée dans ses habitudes et son lieu de vie.
  • À Saint-Gilles, c’est le Collectif Violette qui organise les services d’aide à domicile et c’est l’équipe des volontaires de Soli Saint-Gilles qui rendent la vie des aîné·e·s plus facile en les aidant de manière ponctuelle. Ces services doivent être renforcés et leurs accès doit être élargi à la population des aîné·e·s dont on estime qu’ils ne sont pas dans la précarité, alors que leurs besoins spécifiques leurs imposent des dépenses qui grèvent leur budget.
  • Une meilleure coordination et synergie entre les services aux aîné·e·sproposés par les services communaux et ceux fournis par le CPAS est nécessaire.

 

La maison de repos du CPAS

  • Le CPAS de Saint-Gilles gère une Maison de Repos «Les Tilleuls» qui est agréée pour plus de 200 lits, dont la moitié sont des lits MRS destinés aux personnes dont l’état de santé nécessite des soins spécifiques. Si à son inauguration dans les années 50, la maison de repos Les Tilleuls était exemplaire par sa modernité et l’équipement qu’elle proposait, elle ne répond plus aux normesdepuis longtemps malgré les travaux entrepris ici et là et les efforts consentis dans l’équipement. Heureusement après des années d’attente, de lourds travaux de rénovation vont être entrepris. L’ampleur de la tâche rendra le chantier complexe et long. Il faudra veiller à ce que toutes les personnes concernées (occupant·e·s, voisin·ne·s, familles) et les intervenant·e·s (travailleur·euse·s, CPAS, conseil communal, conseil consultatif du 3èmeâge, …) soient informé·e·s des différents stades du chantier et du calendrier d’avancement des travaux.
  • Renforcer et stimuler le conseil des résident·e·s afin qu’il ait un rôle actif et décisionnel au sein des Tilleuls.
  • Renforcer l’ouverture des maisons de repos et de soins vers le quartier (comité de quartier, intégration dans les contrats de quartiers, …).
  • Inclure le service de repas à domicile et les cuisines des maisons de repos dans une démarche d’alimentation durable (obtention du Label Good food Trois fourchettes, cf. programme Manger sain, local et bio).
  • Initier des lieux de coordination et d’échanges de bonnes pratiques entre les familles, les associations, le personnel de la maison de repos, …
  • Prendre en compte les particularités de chacun·e et éviter toute discrimination liée notamment à l’origine, l’orientation sexuelle, la conviction politique ou religieuse ou le handicap, que ce soit pour les activités proposées par la commune ou pour les relations dans les maisons de repos.
  • Permettre aux aîné·e·svivant en maison de repos de vivre leur sexualité dans le respect d’autrui.
  • Être à l’écoute et vigilant pour adapter la maison de repos afin qu’elle réponde aux défis croissants du vieillissement de la population au sein même de la maison de repos : problème de mobilité, de vue (DMLA), Alzheimer, … Renforcer et encourager les initiatives créatrices de bien-être et de stimulation comme par exemple les espaces «Snoezelen»[3].

Organiser la mobilité afin de permettre de conserver une autonomie suffisante

  • Garantir des services de proximité dans tous les quartiers, penser les espaces publics en tenant compte des besoins des personnes âgées et personnes à mobilité réduite (trottoirs confortables, circulations apaisées, bancs, espaces verts, …).
  • Promouvoir, rendre accessible et performant le service de taxi social qui permet aux aîné·e·set aux personnes à mobilité réduite de se déplacer localement comme tout le monde pour se rendre à des consultations médicales, faire les courses, rendre visite à des proches ou ami·e·s, de participer à activités socioculturelles, …

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[1] Génération « sandwich » : les grands-parents qui s’occupent de leurs propres parents en même temps que de leurs petits-enfants, tout en travaillant parfois encore.

[2]Opération qui a pour objectif de mettre en valeur les multiples initiatives locales qui créent des liens et des solidarités entre les différentes générations.

[3]Proposée depuis de nombreuses années dans le cadre du handicap et du polyhandicap, cette approche se développe maintenant en gérontologie et psychiatrie. Le Snoezelen est une activité vécue dans un espace aménagé dans le but de créer une ambiance agréable qui fait appel aux cinq sens : l’ouïe, l’odorat, la vue, le goût et le toucher.