Ce jeudi 26 novembre 2009, la majorité PS-MR a soumis à l’approbation du Conseil communal de Saint-Gilles un Plan particulier d’affectation du sol (PPAS) en vue de la construction d’un parking souterrain de 200 places sous la place Marie Janson, qui jouxte le Parvis de Saint-Gilles. Un non sens total pour le groupe Ecolo qui a voté contre.

Ce “grand projet saint-gillois” du tandem Picqué – De Bouverie, déjà programmé sous la précédente législature, vient de resurgir de l’oubli où il aurait mieux fait de rester ! Non seulement, ce projet est profondément anti-écologique, mais en plus il repose sur un modèle économique obsolète, il présente de nombreux risques et ne répond aucunement aux besoins concrets des habitants.

Construire un parking de 200 places sous la place Marie Janson, sur deux niveaux, avec entrée et sortie unique dans la rue Hôtel des Monnaies, est une aberration en termes de mobilité. Surtout lorsque l’on constate les embouteillages récurrents aux heures de pointe et les nombreuses alternatives à la voiture offertes dans le quartier. Sans compter la contradiction complète avec les objectifs de réduction de la pression automobile affichée par la Commune dans ses différents plans (Plan communal de développement, plan de stationnement et futur plan de mobilité).

L’horeca s’est jusqu’ici très bien développé dans la zone. Quant aux habitants du quartier, dans leur grande majorité, ils n’éprouvent pas le besoin d’un parking supplémentaire qui risque de leur coûter un os. Le budget estimé se monte en effet à plus de 6 millions d’euros ! Cela signifie qu’il faudra au minimum 8 à 10 ans pour amortir les coûts de construction avec des tarifs inabordables pour la majorité des résidents de la zone. À ces premiers constats de bon sens, il faut ajouter les problèmes techniques avérés ou prévisibles qui saleront encore un peu plus la facture. Il y a par exemple de fortes suspicions de pollutions des sols par des métaux lourds. On a également relevé la présence d’une nappe phréatique, d’un collecteur des sources dans la partie basse de la place et d’un cours d’eau souterrain ! En clair, cela signifie que les risques d’inondations de ce parking seront importants et qu’ils nécessiteront des équipements performants et coûteux. On se dirigerait alors vers un chantier à ciel ouvert en plein centre de la commune dont personne ne connaît la durée et qui n’entraînera aucune amélioration pour les habitants et les commerçants du quartier. Et tout cela à un coût prohibitif !

Mais au-delà d’un projet économique hasardeux, destructeur pour l’environnement, néfaste pour la mobilité, d’intérêt public très discutable pour ne pas dire nul, les Verts saint-gillois dénoncent l’inertie communale en matière de réaménagement de la place Marie Janson. Ce réaménagement, pour lequel la majorité n’a présenté jusqu’ici aucun projet, aurait pu être opéré dans le cadre du contrat de quartier Hôtel-Monnaies (en 2004-2007). La commune a loupé le coche, perdu stupidement des subsides et un temps considérable, sans compter les déboires à venir. Le PPAS pour le parking souterrain doit en effet être approuvé par la Région. Ensuite, il faudra lancer une procédure complexe de permis d’urbanisme et enfin démarrer des travaux dont la durée pourrait réserver des surprises… En termes de dépassements de délais sur ce type de chantiers, ce ne sont pas les exemples qui manquent. Et alors seulement, on pourra travailler sur le réaménagement de la surface. À une échelle moindre, on se dirige tout droit vers un naufrage de type Flagey…

En 2003, les Ecolos saint-gillois planchaient déjà sur le réaménagement de cette place. Ils ont aujourd’hui encore de véritables alternatives à opposer à la vision étriquée et passéiste du tout au parking de la majorité saint-gilloise. Nous vous les exposerons, ainsi que les nombreux arguments qui plaident en défaveur de la construction de ces 200 places de parking au cours d’un petit-déjeuner de presse ce vendredi matin à 9h, chez le glacier Sikou, Parvis de Saint-Gilles.