La locale Ecolo Saint-Gilles a désigné ses têtes de liste. Pour les verts Saint-Gillois, il existe une alternative à la majorité PS-MR en place depuis des lustres et il est temps d’impulser de nouvelles politiques, de sortir des vielles recettes.

La liste Ecolo pour les élections communales 2012 sera menée par Alain Maron, chef de groupe au Conseil communal depuis 2006 et député régional depuis 2009. Il a également été conseiller au CPAS de 2000 à 2006. Ses matières de prédilections sont le logement, l’aménagement du territoire et la cohésion sociale. Alain a 39 ans et est Saint-Gillois depuis 1996.

La deuxième place sera portée par Julie Papazoglou. Juriste, elle intervient régulièrement sur les questions de gouvernance, de propreté, de déchets et des droits des citoyens belges comme étrangers. Elle a été la surprise électorale de la liste Ecolo en 2006, puisqu’elle a été élue sur ses voix de préférence, à partir de la 27e place. Julie a 34 ans.

Sortir de la sclérose

Charles Picqué est Bourgmestre de Saint-Gilles depuis 1985. Et incontestablement gros faiseur de voix, au point de donner la majorité absolue (en siège) à sa liste depuis 1988. En 2012, le « grand Charles » fêtera donc ses 27 ans de mayorat et les 24 ans de majorité absolue PS, néanmoins en tandem avec les libéraux, incarnés par l’acolyte Patrick Debouverie, quasi décalque idéologique de Charles Picqué.

 Résultats de la Liste du Bourgmestre (PS) depuis 1988

1988

1995

2000

2006

26 sièges 23 sièges 19 sièges 18 sièges
Majorité absolue = 18 sièges sur 35

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’un essoufflement certain gagne cette équipe. « Les problèmes de gouvernance sont récurrents, explique Julie Papazoglou. Voyez par exemple l’affaire de l’AIS, tombée en quasi faillite du fait de népotisme et d’absence de contrôle ». Les projets urbains sont, eux, en complet décalage avec les enjeux actuels. Alain Maron :« La Commune soutient les projets démentiels et pharaoniques annoncés par les groupes privés dans le quartier de Midi, alors que ces projets ne répondent absolument pas aux besoins des Saint-Gillois, puisqu’il s’agit à 90% de bureaux. Ils vont de plus meurtrir à nouveau un quartier qui se relève à peine de 20 ans de travaux, initiés déjà par Charles Picqué ». Sans parler de l’obstination à générer de nouvelles places de stationnement grâce au parking sous-terrain à côté du Parvis, retardant d’autant tout projet de réaménagement de surface du coeur de Saint-Gilles, qui en a pourtant bien besoin, ou encore l’incapacité de la majorité à aboutir sur les plans structurants, comme le plan communal de mobilité, promis depuis des lustres et resté dans les limbes. Le tout sur fond de guéguerre entre les Echevins, les seconds couteaux se profilant tous pour remplacer un jour le chef et ne se faisant aucun cadeau entre eux.

Pendant ce temps-là, la commune est de plus en plus dualisée, surtout du fait de l’explosion du prix de l’immobilier, qui est encore plus forte à Saint-Gilles que la moyenne bruxelloise. Les logements corrects ne sont plus accessibles qu’aux classes supérieures et une population de plus en plus paupérisée se partage les logements de mauvaise qualité qui subsistent. Le bilan sur l’environnement, la mobilité, la santé ou même la propreté étant par ailleurs négatif.

Des objectifs clairs

La locale Ecolo de Saint-Gilles lance maintenant le processus participatif d’élaboration de son programme, basé sur 5 enjeux prioritaires (l’accès au logement pour tous, l’enseignement et la politique de l’enfance, l’amélioration de la propreté publique et de l’environnement, la diminution du trafic automobile, une nouvelle ère dans la gouvernance). Parallèlement à ces axes transversaux, elle va mettre l’accent sur 4 zones emblématiques de la commune : l’énorme site de la prison de Saint-Gilles – dont on annonce le départ pour 2016 – , le coeur de la commune – Parvis et alentours -, le quartier du Midi et le quartier Bethléem.

« L’objectif d’Ecolo, 2e parti sur la commune, sera donc de prouver aux saint-gillois qu’une autre politique est possible pour leur commune. Nous souhaitons faire perdre la majorité absolue à la liste du Bourgmestre, en déclin constant depuis 1995 et qui ne tient plus qu’à un siège depuis 2006. C’est selon nous, la condition nécessaire pour ouvrir le jeu politique et permettre une autre coalition que la sempiternelle alliance entre socialistes et libéraux, pour enfin mener à Saint-Gilles une politique capable de répondre aux enjeux de cohésion sociale et environnementaux du 21e siècle. Il est temps de sortir de la politique de « papa »: nous ne sommes plus dans les années 80 !», concluent Alain Maron et Julie Papazoglou.