Le comte de Monterey fut Gouverneur des Pays-Bas espagnols de 1670 à 1675. En 1670, il fut chargé par le Gouvernement de Madrid, qui administrait nos provinces, de compléter les fortifications de la seconde enceinte de Bruxelles. La réalisation majeure de ce programme fut la construction d’un fort sur les hauteurs de Saint-Gilles, à proximité de l’actuelle place de La Barrière. La construction de ce fort visait à renforcer les défenses de la Porte de Hal, jugées insuffisantes, et à contrôler toute la zone d’approche au sud de Bruxelles. Sa construction nécessita la démolition de trois moulins à vent des XVIe et XVIIe siècles, qui étaient dressés sur l’actuelle place de La Barrière.

Le fort de Monterey, flanqué de quatre bastions couvrait une superficie de six hectares et offrait une vision large sur la vallée de la Senne.

La présence du fort n’empêcha cependant pas le bombardement des 13, 14 et 15 août 1695 de Bruxelles par les troupes françaises de Louis XIV et l’incendie qui en résulta. Ce bombardement constitua la catastrophe la plus destructrice que Bruxelles ait eu à subir au cours de son histoire. La reconstruction du centre de Bruxelles, effectuée durant les années suivantes, a profondément modifié son aspect et laissé de nombreuses traces encore visibles de nos jours.

C’est au fort de Monterey que le sceau de Saint-Gilles doit une couronne crénelée, réservée aux villes fortifiées. Sa présence a également permis à Saint-Gilles d’avoir un Hôtel de Ville et non une Maison Communale.

Le fort fut vendu avec les bâtiments qu’il contenait le 5 mars 1782 à Messieurs Adrien Sterckx et Van Gysel avec l’obligation de le détruire. Tout fut donc abattu, à l’exception d’un immeuble qui le fut 80 ans plus tard. Cet immeuble était approximativement situé à l’intersection des actuelles rue du Fort et rue des Fortifications. Il fut occupé par un cabaret et, à partir de 1836 ou 1837, par la Société des cabaretiers de Bruxelles. Cet ultime vestige du fort sera détruit en 1862. Deux ans auparavant, les héritiers des acquéreurs, Messieurs Sterckx et de Thy, furent autorisés à y fonder deux nouvelles artères ; c’est ainsi que les rues Sterckx et Dethy furent créées sur le site.

(Sources: Wikipedia, A. Guillaume et M. Meganck, Atlas du sous-sol archéologique de la Région de Bruxelles, n°13 Saint-Gilles, Direction des Monuments et des Sites, Bruxelles, 2004, pp.61-64)