Sécurité et tranquillité publique

Programme communal 2018

La sécurité est un droit fondamental. Chacun·e, à Saint-Gilles comme ailleurs, doit pouvoir se sentir en sécurité à tout moment et en tout lieu. Le devoir des pouvoirs publics est d’agir efficacement pour garantir la sécurité des habitants, favoriser la tranquillité publique et le vivre-ensemble.

Malheureusement, par endroits, la qualité de vie des Saint-Gillois·es est mise à mal par un puissant sentiment d’insécurité. Ce sentiment est dû à la répétition au quotidien de violences, d’incivilités et de nuisances. Ces actes ne sont le fait que d’une minorité, mais ils empêchent un grand nombre d’habitants de profiter de leur droit à la sécurité et à la tranquillité. Ces situations sont inacceptables.

Ces dernières années, l’action menée par la Commune a montré ses limites, celles d’une politique qui faisait la part belle à la répression au détriment de la prévention, sans résultats probants sur la qualité de vie dans ces quartiers. Évidemment, une réponse sécuritaire est nécessaire mais elle ne suffit pas pour résoudre en profondeur les problèmes.

Lutter contre l’insécurité, c’est aussi améliorer l’aménagement des quartiers, mettre en place des mesures appropriées visant à l’insertion professionnelle… le tout dans le cadre d’une politique de sécurité et prévention intégrée (qui rassemble tous les acteurs concernés) et intégrale (qui s’attaque tant aux causes qu’aux conséquences de l’insécurité).

Plutôt que de se limiter à un registre sécuritaire, il est fondamental de s’attaquer aux racines des problèmes par un travail concerté de prévention. Nous plaidons pour une politique de prévention et de sécurité, équilibrée et efficace, ouverte à la concertation avec les habitants et fidèle aux valeurs démocratiques.

Nos propositions

Pour améliorer la sécurité et la tranquillité publique des Saint-Gillois·es, nous proposons les mesures suivantes :

  • Évaluer de manière systématique les dispositifs de sécurité (par ex. UNEUS) afin de déterminer s’ils améliorent effectivement la qualité de vie des quartiers. Cette évaluation sera réalisée par un organisme de recherche indépendant ;
  • Impliquer les citoyens dans l’élaboration des stratégies locales de prévention et de sécurité, notamment via des questionnaires adressés aux habitant·e·s du quartier concerné. Ces questionnaires feront ensuite l’objet d’un retour sous forme de discussion impliquant les policie·ère·s, les élu·e·s, les associations, les habitant·e·s du quartier ;
  • Lutter contre la délinquance avec pour priorité la prévention de la récidive des jeunes sortant de prison et d’IPPJ. Un groupe de travail, constitué par l’ensemble des act·eur·rice·s de la prévention, sera chargé d’assurer un suivi individualisé des jeunes exposé·e·s aux risques de récidive (réinsertion socio-professionnelle, accompagnement scolaire, soutien aux familles, etc.).
  • Lutter contre les incivilités, prévenir les nuisances qui empoisonnent le quotidien (crachat, graffiti, attroupement, bruit, insultes, etc.) par la coordination et le renforcement des équipes des médiateurs de rue (y compris la nuit) afin de résoudre les conflits par un travail d’écoute et de dialogue.
  • Lutter contre les nuisances sonores qui sont la deuxième source de pollution des villes. Si les voitures sont les principales responsables, avec les chantiers et les avions, il y a aussi les nuisances liées aux événements, attroupements, terrasses de café ou restaurant. Ecolo-Groen a plaidé lors de la règlementation sur les terrasses à Saint-Gilles de distinguer des horaires différents entre les zones résidentielles et celles à prédominance Horeca claire (par exemple le Parvis) et de distinguer des horaires différents entre la semaine, les week-ends et les veilles de jours de congé. Une vraie politique de lutte contre le bruit doit aussi analyser et contrôler les niveaux sonores dans et hors des établissements, notamment auprès de ceux qui usent, voire abusent, d’amplifications sonores fenêtres ouvertes.
  • Lutter contre les contrôles d’identité abusifs et le profilage ethnique en appliquant le principe du récépissé de contrôle d’identité comme pratiqué actuellement au niveau de la zone de Police Bruxelles-Nord.
  • Organiser une formation continue à destination des policie·ère·s en matière de jeunesse et de diversité culturelle.

 

Donner les moyens aux services de prévention et de cohésion sociale d’assurer leur mission

  • Renforcer les médiateur·rice·s de quartier (conflits de voisinages, etc.), formés à la communication non-violente et à la gestion de conflits, l’accueil des victimes, la sensibilisation aux personnes handicapées…
  • Motiver les travailleurs dans leur travail difficile en assurant au maximum leurs contrats de travail.
  • Assurer la formation continue et le recrutement de personnel qualifié.
  • Négocier avec les pouvoirs subsidiants l’engagement du personnel nécessaire pour remplir les missions attendues.
  • Favoriser la transversalité entre ces fonctions et les autres services communaux, tels que la jeunesse, la culture, le logement ou les différentes fonctions d’accueil, ainsi qu’avec le CPAS et le Foyer du Sud.

 

Renforcer la présence policière de proximité

  • Décharger les policie·ère·s d’un maximum de tâches administratives en engageant du personnel civil pour accomplir celles-ci afin d’augmenter leur présence sur le terrain.
  • Donner une assignation précise de mission aux patrouilles et les rendre visibles.
  • Valoriser et faire connaître les agent·e·s dans leur quartier.
  • Poursuivre la décentralisation des commissariats et tendre vers l’ouverture 24h/24 des commissariats de quartier.
  • Améliorer la qualité de l’accueil dans les commissariats.
  • Augmenter les services disponibles au sein des commissariats de quartier afin qu’un maximum de problématiques puissent y être traitées.
  • Favoriser et augmenter les patrouilles à pied et à vélo, qui permettent de renforcer la proximité avec les habitant.e.s, de mieux détecter les problèmes, et de placer les policie·ère·s dans la même configuration que les usag·er·ère·s les plus fragiles et donc d’adopter leur point de vue dans le cadre des infractions au code de la route.
  • Soutenir les initiatives qui permettent à la zone de police Midi de limiter la surcharge de travail due aux prisons de Berkendael, Forest et Saint-Gilles (qui génèrent un accompagnement des convois et le remplacement des gardien·ne·s de prison en cas de grève)
  • Garantir la sécurité routière en redonnant une priorité à la répression des infractions au code de la route. La police doit être attentive au respect des limitations de vitesse (particulièrement dans les zones résidentielles, les abords d’école et les zones 30) et aux stationnements dangereux (notamment sur les trottoirs et les pistes cyclables). Pour ce dernier type d’infractions, nous souhaitons en outre instaurer des sanctions administratives communales.
  • Soutenir la lutte contre les infractions environnementales, en collaboration avec Bruxelles-Propreté et Bruxelles-Environnement

 

Une police bien formée qui soit le reflet de la société

  • Tendre vers une police qui soit le reflet de toutes les composantes de la société et de notre commune, par exemple en termes de représentation hommes/femmes et de polici·er·ère·s d’origine étrangère ;
  • Augmenter le nombre et la qualité des formations suivies par les polici·er·ère·s, avec des formations de terrain sur les quartiers saint-gillois, la communication non-violente et la gestion des conflits, l’accueil des victimes (violences contre les femmes, agressions homophobes/transphobes, etc.), la sensibilisation aux personnes handicapées…
  • Faire une plus grande publicité au conseil de police et à ses réunions : plus grande accessibilité des PV, comptes-rendus réguliers dans le journal communal…
  • Ouvrir un droit d’interpellation citoyenne au conseil de police.
  • Former le personnel, les gardien·ne·s de la paix, les éducateur·rice·s de rue, les animateur·rice·ssocio-culturel·le.s, les éducateur·rice·ssocio-sportif·ve·s en leur faisant suivre des journées de sensibilisation et de spécialisation (assuétudes….).

 

Améliorer la sécurité des commerces

  • Comme dans d’autres communes, offrir aux commerçants une prime à l’installation du système « Télé Police », qui leur permet d’être reliés à un commissariat en cas d’incident ;
  • Renforcer l’information des commerçants sur la législation en matière de sécurisation de leurs locaux (vidéosurveillance…).

 

Accorder une attention spécifique aux questions de sécurité touchant les femmes

  • Soutenir les associations travaillant avec des femmes victimes de violences, avec un focus particulier vers les publics précarisés ;
  • Former le personnel communal – intervenant·e·s sociaux et personnel de police – aux questions de violences familiales et conjugales.
  • Multiplier l’information à travers brochures, documents officiels et sites internet.
  • Créer au sein de la commune un groupe de travail « femmes contre la violence », en collaboration avec les associations et les intervenants sociaux.
  • Veiller à ce que les espaces publics soient sécurisant et bienveillants.

 

Améliorer la sécurisation des habitations

  • Mieux faire connaître le rôle du conseiller en techno-prévention.
  • Encourager les habitant·e·s à effectuer des travaux de sécurisation en les informant sur les primes existantes et les possibilités de déduction fiscale.

 

Améliorer la sécurité dans les transports en commun

  • Établir et signer une convention avec la STIB dans le cadre d’un partenariat où chaque partie s’engage à allouer au mieux ses ressources en termes de sécurité, aux arrêts et lignes qui traversent la commune, en fonction des problématiques rencontrées.

 

Lutter contre le radicalisme

  • Pérenniser les moyens accordés à la prévention du radicalisme violent, à travers la création d’une cellule spécialisée.
  • Renforcer les capacités des travailleurs sociaux de première ligne (assistants sociaux, éducateurs de rue, de maison de jeunes, médiateurs, enseignants) via des formations régulières les outillant pour faire face aux situations problématiques.
  • Concevoir et mettre en œuvre une stratégie locale de lutte contre le radicalisme violent en mettant autour de la même table associations, la Commune et les organes représentatifs et les initiatives d’obédience islamique sur la commune.
  • Soutenir des actions de prévention envers les jeunes et leurs familles (ateliers paroles, Mother’sschool, pièces de théâtre…)
  • Renforcer les synergies entre l’action du service de Prévention d’une part, et l’action de prévention du radicalisme menée par les communes voisines, le niveau fédéral, régional et communautaire.