Une commune mobile, un espace public apaisé

Programme communal 2018

La circulation routière constitue l’une des principales sources de nuisance sonore, d’insécurité et de mauvaise qualité de l’air pour la population. Les mesures de la qualité de l’air effectuées par Ecolo et Groen à Saint-Gilles ont largement démontré que notre commune se situait dans le rouge à cet égard (https://ecolo1060.wordpress.com/2018/05/31/qualite-de-lair-saint-gilles-dans-le-rouge/). La voiture n’est pas une solution efficace pour se déplacer en ville : il faut donc favoriser les alternatives.

Moins de voitures est une bonne chose pour tout le monde. Pour l’air que respirent nos enfants et nos parents, pour l’espace libéré (qui manque à Saint-Gilles), pour l’indépendance que nous gagnons à pouvoir circuler en toute sécurité.

Saint-Gilles est une petite commune bien desservie par les transports en commun (NMBS, STIB, De Lijn et TEC). En 2015, le taux de motorisation était de 0,77 véhicule par famille, inférieur à la moyenne régionale de 1,2 véhicule par famille. Moins d’une personne sur 3 possède une voiture à Saint-Gilles. Le nombre de voitures immatriculées est resté stable au cours des 15 dernières années tandis que le nombre de résidents a augmenté de 15%.

La pression du stationnement reste néanmoins élevée, avec 9.700 places de stationnement de voitures sur la voie publique pour plus de 13.000 cartes d’habitants. Il y a 478 stationnements vélos, ainsi que 22 boxes vélos et plus de 100 personnes sur la liste d’attente.

27 voitures partagées Cambio sont disponibles sur la commune, mais les districts Bosnie et Parc ne sont pas desservis.

Le croisement de l’avenue Fonsny avec la rue d’Angleterre est en tête de liste des priorités pour les ZACA (zones à concentration d’accidents à Bruxelles). Jusqu’à présent, seuls des ajustements de court terme ont été effectués.

Nos propositions

Saint-Gilles pour les piétons

  • Idéalement, l’espace public doit être partagé entre tous les usagers, sans agressivité des uns par rapport aux autres. Vu l’exiguïté de l’espace saint-gillois, il faut protéger les usagers les plus faibles en le structurant en leur faveur.
  • Les trottoirs doivent être en excellent état, avec une largeur minimale de 1,50 m,et être accessibles aux utilisateurs de fauteuils roulants, aux poussettes, etc. La signalisation doit être suffisante pour que les piétons puissent facilement atteindre les principaux sites et points d’intérêt de la commune à pied.
  • Il faut également améliorer les traversées piétonnes.

 

Saint-Gilles pour les cyclistes

 

  • Généralisation des rues pour cyclistes (à l’image d’une portion de la rue saint-Bernard) pour les voies conduisant aux écoles.
  • À l’école : formations en cyclisme pour tous les élèves et possibilité de passer un brevet cycliste.
  • Encourager (aussi financièrement pour les bas revenus) les parents à avoir recours au contrat “un vélo pour 10 ans » pour permettre à tous les enfants, quelles que soient leurs conditions, de pouvoir profiter d’un vélo adéquat : http://1velopour10ans.be/
  • Mettre en œuvre sans tarder et dans son entièreté le plan d’action vélo approuvé par la commune en 2017 dans le cadre de l’audit vélo (BYPAD). Le diagnostic de départ est catastrophique pour Saint-Gilles, la situation doit évoluer rapidement.
  • Développer le télétravail pour les fonctionnaires communaux en vue de diminuer le trafic (une mesure peut-être symbolique mais le message important). Favoriser les horaires flottants les plus larges possibles (quand c’est faisable) pour permettre aux fonctionnaires d’éviter les heures de pointe.
  • Mettre à disposition des fonctionnaires (de la commune, du CPAS, de la zone de police…) des vélos pour les déplacements de service, y compris pour le transport de matériel (vélos-cargo).
  • Organiser des formations pour le personnel et leshabitant·e·s: “Comment rouler avec un e-bike”.
  • Poursuivre les aménagements pour les cyclistes, renforcer les parkings et boxes vélos, notamment en maximisant l’utilisation des bâtiments publics (enceintes sécurisées dans lesquelles les vélos sont garés la nuit) et organiser des balades à vélo.
  • Proposer aux habitant·e·sl’achat groupé de vélos (classiques et électriques).
  • Systématiser les rangs piétons et vélos au sein des écoles, et créer des itinéraires sécurisés et balisés (par exemple avec un fléchage de couleur facilement repérable et compréhensible) vers les écoles et autres lieux d’activité des enfants.
  • Mettre à disposition des véhicules communaux comme véhicules partagés en dehors des horaires de travail (cf. exemple de Schaerbeek).
  • Multiplier les points d’attache vélos, notamment auprès des centres commerciaux et cafés, pour que les clients sachent qu’ils peuvent toujours garer leur vélo.
  • Les pistes cyclables communales et régionales doivent également être conviviales et lisibles pour leurs usagers. Nous considérons ces axes comme une chaîne de liens formant ensemble un véritable réseau. C’est pourquoi il faut supprimer toutes les barrières et assurer des transitions transparentes entre elles.
  • La sécurité des cyclistes empruntant les grands axes de circulation (rue Hôtel des Monnaies, rue de la Victoire, chaussée de Charleroi, avenue Fonsny, rue de Mérode, chaussée de Waterloo, avenue du Parc, etc.) doit être prise en compte. L’avenue du Parc et la rue de Mérode sont des exemples de rues qui sont suffisamment larges pour y créer une piste cyclable à part entière. Pour la Chaussée de Charleroi, la mise en place d’une piste cyclables séparées est préférable aux places de parking.
  • Pour le confort des cyclistes, privilégier les coussins berlinois comme casse-vitesse.
  • La politique de stationnement doit encourager les modes de transport alternatifs comme le vélo. A Saint-Gilles, les automobilistes résidents ont droit à une carte de stationnement à 10€ par an pour occuper 8m². Les cyclistes, eux payent 5€ par mois pour disposer d’un emplacement vélo (1m²) dans un box, soit 60€ par an. Encourager la mobilité douce impose au minimum de ramener la redevance des boxes vélos au même tarif, soit 10 € par an.
  • Sanctionner sévèrement les voitures qui entravent le trajet des cyclistes en stationnant sur les pistes cyclables. A l’image de la zone de police Bruxelles-Ville-Ixelles, doter Saint-Gilles d’une brigade à vélo qui sanctionne les automobilistes contrevenants.
  • Organiser des balades mobilité à Saint-Gilles
  • Informer les nouveaux·elleshabitant·e·s, lors de leur inscription à la commune, des différentes possibilités : transports en commun, voitures partagées, etc… et les inviter à faire du vélo.
  • Organiser un tour cycliste mensuel entre mars et octobre pour familiariser les habitant·e·s avec le vélo.
  • Organiser un jeu du type « Maestro Mobile Challenge » pour tester la multimodalité. http://www.fr.maestromobile.eu/

Améliorer l’offre de transports en commun

Favoriser le dialogue avec la STIB, pour faire valoir les besoins des Saint-Gillois·es : améliorer la fréquence des trams et bus, augmenter leur vitesse commerciale (par l’instauration de sites propres).

 

Diminuer la pression automobile: Dispositions structurelles pour moins de voitures,  un air plus sain à Saint-Gilles et la réduction des nuisances sonores

  • Inscrire la commune dans le plan de mobilité régional GOODMOVE qui s’engage à une modification comportementale en vue de diminuer le nombre de déplacements en voiture pour atteindre 60% de déplacements à pied, à vélo ou avec les transports en commun;
  • Donner priorité aux piétons, cyclistes et transports en commun;
  • Éviter au maximum la circulation de transit, en particulier aux alentours des écoles;
  • Délimiter progressivement des zones qui seraient uniquement accessibles aux piétons, vélos et transports en commun (avec une exception pour les livraisons à des moments précis);
  • Aménager des rues cyclables et des zones de quartiers à circulation limitée, en concertation avec les riverains ;
  • Parallèlement à une offre renforcée de déplacements alternatifs à la voiture, poursuivre l’amélioration de la qualité de l’espace public au profit de plus de verdure, de parkings pour vélos, de pistes cyclables et de trottoirs et passages piétons plus confortables;
  • Poursuivre le déploiement de parkings sécurisés pour vélos (boxes vélos et autres) avec le soutien de la Région, et l’aménagement de parkings vélos adaptés aux vélos-cargo et deux-roues électriques;
  • Poursuivre l’amélioration du réseau piétonnier;
  • Poursuivre le développement d’une offre de voitures partagées;
  • Stimuler fiscalement les alternatives aux déplacements en voiture notamment parla subvention des vélos électriques via des primes
  • Conclure des conventions avec des partenaires privés (grandes surfaces, bureaux…) pour la mise à disposition de leurs parkings aux riverain·e·s en soirée et le week-end.
  • Améliorer la performance environnementale des véhicules communaux en prenant en compte toutes les émissions, rationaliser la flotte et mettre certains véhicules en partage. Continuer à diminuer et électrifier le parc de véhicules communaux;
  • Investir davantage dans la communication et la sensibilisation sur les enjeux et le sens de la mobilité de demain.
  • Encourager les fonctionnaires communaux à venir travailler en transports publics, avec Cambio, à vélo… plutôt qu’en voiture.
  • Créer des outils de sensibilisation aux nuisances sonores. Selon une étude de Bruxelles-Environnement, la pollution sonore est la deuxième plus grosse source de nuisances. Et sans surprise, c’est le trafic automobile qui en est la cause principale.

 

Un espace public plus «apaisé»

  • Multiplier les « zones de rencontre », zones partagées comme devant le Petit Parvis mais avec une vraie signalisation et sensibilisation pour tous les usagers et usagères
  • Réserver, en période de vacances et durant les week-ends, au moins une rue par quartier pour les jeux d’enfants
  • Veiller à faire respecter la vitesse des voitures et autres véhicules motorisés

 

Qualité de lair dans et autour des écoles, crèches et lieux daccueil

  • Mesurer la qualité de l’air de façon structurelle dans toutes les écoles, crèches, centres d’accueil et maisons de repos. Ces mesures auront lieu au moins une fois par an ou, et en cas de mesure problématique, semestriellement.
  • Avec l’aide des écoles, crèches, centres d’accueil et maisons de repos, viser l’objectif d’une concentration NO2 en moyenne annuelle en dessous de 20 μg/m3, seuil qualifié par l’OMS comme étant acceptable.
  • Ne permettre de déposer les enfants avec la voiture que sous autorisation exceptionnelle.
  • Organiser le transport de et vers l’école à pied, à vélo, ou, en cas d’impossibilité́, par un service de ramassage.
  • Dans le cadre du plan de déplacement scolaire des différentes écoles, la commune doit s’engager, en concertation avec l’école, à prendre en compte la localisation des écoles dans le déploiement des itinéraires cyclables communaux afin, partout où cela est possible, d’aménager des pistes cyclables séparées sur les routes principales menant aux écoles.
  • Analyser et objectiver l’impact sur la qualité de l’air de l’expérience pilote « rue scolaire », qui consiste à fermer à la circulation les abords de l’école au début et à la fin des cours et, si elle est positive, la développer là où cela est possible et opportun, en concertation avec les pouvoirs organisateurs, directions, riverains et usagers.
  • Lancer, en collaboration avec la zone de police et dans le cadre des initiatives régionales déjà en cours, une campagne d’information, de prévention puis de sanctions pour rappeler aux conducteur·trice·s, en particulier à proximité des écoles, les limitations de vitesse (30 km/h) et qu’il est interdit de stationner en laissant tourner son moteur.
  • Limiter la circulation à 20km/h aux abords des écoles situées sur son territoire et s’assurer que celle-ci soit déjà limitée à 30km/h.